Le test de Warwick-Edinburg, dans sa dénomination complète et originale « Warwick-Edinburgh Mental Well-Being Scale » ou WEMWBS, signifie en bon français échelle de bien-être mental de Warwick-Edinburgh. Pour faire simple, elle sert à mesurer le bien-être d’une population ou d’un individu donné et s’avère un outil relativement fiable, si l’on en juge son utilisation croissante et ses résultats somme toute plutôt réalistes et pertinents. Au cours de cet article, nous allons donc voir en quoi cela consiste, comment cette dernière doit être appliquée puis ses résultats interprétés, et enfin, nous nous demanderons comment parvenir à rebooster ces mêmes résultats, en prenant en main certains aspects de sa vie de tous les jours, dans le but avoué de l’améliorer autant que faire se peut…
Qu’est ce que le test de Warwick-Edinburgh
Il va de soi que lorsque l’on désire mesurer des choses qui tiennent de l’impalpable et du mental, il y a des obstacles évidents que la psychologie, la philosophie et la spiritualité n’ont eu de cesse de tenter de fixer, sans pour autant y être parvenu de manière empirique, au cours des siècles et des millénaires passés. Nombre de théories et autant d’interprétations approximatives ont bel et bien tenté de rationaliser tout cela, mais il faut reconnaître que la plupart du temps, cela n’a pas de réelle valeur et tient même parfois davantage de la psychologie de comptoir que d’une véritable donnée digne de confiance, sur laquelle s’appuyer. Il n’est guère de chose plus complexe que de parvenir à précisément noter ou quantifier ce que l’on désigne par les termes de bien-être mental, vous n’avez qu’à faire l’expérience en en parlant autour de vous, à vos proches ou à vos amis, pour vous en apercevoir…
C’est à ces fins donc, et pour remédier à ce problème, que le test de Warwick-Edimbourg a été conçu : parvenir à correctement évaluer la satisfaction ou le bien-être mental de tout un chacun, le tout en suivant un questionnaire somme toute infiniment moins complexe que ne le suggère le sigle pour le moins abscons que cet horrible WEMWBS !
Ce fameux questionnaire est invariablement le même et il se compose de 14 questions qui ont trait à votre façon de vous sentir à l’intérieur, au moment même où vous y répondez et sur les deux dernières semaines qui viennent de se passer. Nous n’allons pas faire la liste exhaustive de toutes ces questions, pour de simples questions relatives aux droits d’usage, mais nous allons tout de même vous en donner 3 ou 4 afin que vous puissiez vous faire une idée de ce dont il retourne, et de la nature de ce qu’elles recouvrent :
– Ai-je une approche optimiste vis à vis du futur ?
– Suis-je en mesure de régler les problèmes que je rencontre au jour le jour ?
– Est-ce que j’ai confiance en moi-même et en mes capacités ?
– Est-ce que j’ai tendance à m’intéresser à de nouvelles choses, à de nouveaux champs de connaissances ?
Il y a donc 14 questions de ce type, au sujet desquelles le test vous suggère 5 réponses, toujours les mêmes pour chaque question. Ces réponses vont de « Jamais » à « Toujours », en passant par 3 stades intermédiaires, avec dans l’ordre, quelque chose comme « Rarement », « Parfois » et « Souvent »… Chacune de ces 5 réponses vaut un certain nombre de point, de 1 pour « Jamais » à 5 pour « Toujours », et c’est donc la somme accumulée de l’ensemble de ces points, une fois vos 14 réponses apportées aux 14 questions, qui vous fournira le résultat à partir duquel vous pourrez vous positionner sur la dites échelle de bien-être de Warwick-Edimbourg…
Un rapide calcul de moyenne, facile à réaliser, nous amène à comprendre que 14 x 3 étant égal à 52, et bien d’après ce même test, ce score de 52 montre que vous êtes dans une forme de bien-être mental « Correcte ».
A partir de votre résultat, les interprétations sont assez simples à réaliser, en considérant donc qu’un score en dessous de 20 traduit une forte dépression et une grande anxiété doublée d’un manque de confiance en soi criant, un score de 40 et en deçà correspond à une probable dépression, entre 41 et 45 on considère que cela traduit une possible dépression, entre 46 et 55, le score est interprété comme une condition normale, si tant est que le terme « normal » puisse être utilisé, mais vous aurez compris à quoi il réfère, etc.
D’une manière générale donc, plus votre score sera élevé, et plus on attribuera un bien-être psychologique solide chez l’individu ou le groupe d’individus ayant subi le test.
Comment améliorer son score au test ?
Pour vous donner une idée de la manière dont le score d’une population est impacté en fonction du contexte, et pour rester bien ancré dans notre réalité présente, à la veille du premier confinement, début 2020, la France présentait une note de 53 sur l’échelle de Warwick-Edimbourg, or, une fois le confinement bien entamé, soit 15 jours à 3 semaines plus tard, la note avait baissé pour atteindre un tout petit 50…
Comprenez bien que ceci est une moyenne et qu’il faut bien entendu tenir compte des catégories de personnes qui ont été testées pour lui donner du sens.
Tout en bas de l’échelle, en deçà de 50 donc, on retrouvait notamment les personnes seules à la maison, celles qui étaient déjà en détresse psychique pour X raisons avant le confinement, les chômeurs, les agriculteurs et bien entendu, nos malheureux étudiants, dont les scores, il faut le reconnaître, ont littéralement crevé le plancher, pour d’ailleurs ne guère remonter depuis…
Prenons à présent le temps de voir quels peuvent être les leviers d’action sur ce fameux bien-être mental, qui conditionne souvent notre goût à la vie et notre propension à mordre dedans…
Partant du principe qu’il est impossible ou inutile de demander à une personne vivant seule de ne plus le faire, comme il est vain de demander à un chômeur de trouver du travail comme par magie (ou en traversant la rue…), ou encore de pousser quelqu’un vivant dans un minuscule 15 mètres carrés à déménager pour un plus grand appartement, nous allons mettre l’accent sur des solutions pratiques qui valent pour tout un chacun, quels que soient l’environnement et/ou le contexte dans lequel on se retrouve plongé à notre corps défendant, par la force des choses et le cours des événements.
Pour commencer, avant toute autre chose, nous ne saurons trop vous conseiller de vous aérer l’esprit, de vous occuper, de conserver un rythme de vie proche de la normalité, dans la mesure du possible cela va de soi. Ne sombrez pas dans l’anémie horaire, celle par laquelle vous ne maîtrisez plus votre temps et ne vous fixez plus de contraintes vis-à-vis du réveil, du coucher, des heures dites actives etc.
Cette forme de « discipline », qui vous l’avouerez, n’est pas une contrainte absolument insurmontable, tâchez également de vous l’imposer pour ce qui est des repas, et des heures auxquelles vous les prenez plus précisément, car cela vous aidera à conserver cette forme de rythme dont nous parlions plus haut. Pour vous aider à cela, faites en sorte d’éviter la multiplication des petites séances de grignotage par exemple…et mitonnez-vous de bons petits plats, cela occupera votre tête, vos mains et flattera tant votre égo (qui en a bien besoin…) que vos papilles gustatives !
Afin de continuer à ne pas vous laisser aller à la sinistrose et ne pas descendre fréquenter les barreaux du bas de l’échelle de Warwick-Edimbourg, nous insistons aussi sur le fait de ne pas cesser d’avoir des rapports sociaux, même si ces derniers doivent se cantonner à des appels téléphoniques, des conversations par SMS ou par le biais de l’informatique, à la limite, peu importe tant que vous conservez ce carburant de joie de vivre dans le moteur de votre esprit !
L’humain est un animal social et c’est peu de le dire, alors ne cessez jamais de communiquer, c’est une clef pour surnager en période de crise.
Dans un autre ordre d’idée, si vous le pouvez, télé-travaillez et fixez-vous des objectifs et des plages horaires, de sorte qu’encore une fois, vous ne soyez pas complètement livré à une sorte de désert de repères, qui ne peut être que néfaste, et ce dès le court terme. N’allez pas non plus vous imposer des heures de travail impossibles ou en trop grand nombre, mais comprenez que vous sentir « utile » et productif ne sera que bénéfique pour votre santé mentale.
Par ailleurs, quoi que fût votre forme physique avant la petite « chute morale » dont vous faites l’expérience, il n’est pas trop tard pour faire fructifier le temps en vous astreignant à de l’exercice physique… Afin de lutter contre le désœuvrement, qui alimente la dépression façon « Junk-food » à gogo, rien de mieux que le sport, qui va avoir la propension à vous redonner une certaine confiance en vous, pour peu que ce ne soit pas ou plus le cas, qui va vous permettre de libérer certaines hormones qui vous feront vous sentir bien (notamment la fameuse endorphine) au présent et sur la durée, et qui va, pour couronner le tout, aussi vous amener à pouvoir dormir correctement, du sommeil du Juste comme le dit si bien l’adage !
Enfin et pour finir, et nous avions commencé par cela, à savoir, le fait de vous occuper l’esprit, et bien ne sous-estimez pas le besoin qui est le votre de continuer à faire travailler votre cerveau, même de manière disons, un brin superficielle, en regardant des séries sans trop d’intérêt ou ce genre de chose… Écoutez de la musique, prenez le temps de voyager à l’intérieur, lisez ou entamez des petites séances de micro-jardinage, écrivez, peignez, cousez, faites varier la configuration de votre chez vous en bougeant les meubles…
Peu importe au fond l’activité à laquelle vous allez consacrer du temps, l’essentiel est de ne pas tomber dans la procrastination sans fin, qui vous donnera l’impression de remplir vos journées, mais qui ne fera que vous ramollir cérébralement et vous entraînera, à terme, sur la pente savonneuse de la petite déprime… Sachez qu’il est infiniment plus simple et moins harassant de s’accrocher aux branches, que de remonter la pente une fois que l’on a dévalé tout le dénivelé possible…
Nous espérons que vous en savez désormais davantage sur cette fameuse « Warwick-Edinburgh Mental Well-Being Scale » qui fait tant parler d’elle ces dernières années, en dépit de son nom à coucher dehors. L’outil possède bien des avantages et il est notamment parfait pour pouvoir rapidement effectuer une sorte d’auto-diagnostic plutôt précis et pertinent.
Si vous souhaitez réaliser le test chez vous ou le faire partager à d’autres, sachez qu’il vous sera très facile de retrouver les 14 questions récurrentes et les interprétations des scores obtenus, à partir desquelles vous pourrez vous faire une idée de là où vous en êtes au présent. Nous terminons en soulignant le fait qu’en principe, le test peut être effectué tous les 15 jours environ, car nous l’avons souligné plus tôt, mais de manière très rapide, vos réponses doivent tenir compte uniquement des deux dernières semaines écoulées, ni plus, ni moins…